Carrie sauve les âmes perdues

J'ai reçu ce message aujourd'hui :

"Je viens d'aller lire ton blog. Ca fait super plaisir de lire tout cela, ça me donne même le peps en lisant. C'est super de voir que tu retrouves le sourire, même si ce que tu vis reste douloureux. C'est une leçon de vie pour tout le monde de voir un tel effort, autant d'énergie et de courage pour "se relever"."

Un coup de boost terrible.

Voilà comment il faut voir la vie. Vivre l'instant présent absolument. Profiter de ce coup de boost pour sourire, sourire vrai et gratuitement.

J'ai deux solutions.

La première est de me répéter à longueur de journée que la personne que j'aime par dessus tout en a mis une autre dans son lit. Que tout ce temps qu'on passait ensemble avant c'est avec elle qu'il le passe. Qu'il lui donne les mêmes petits noms. Qu'il lui raconte en rigolant les choses qu'il n'aimait pas de moi. Qu'il se répète 20 fois par jour qu'il a vraiment bien fait de me quitter. Qu'il fréquente les mêmes endroits avec elle.

Pleurer, trouver ça insupportable et ne pas vivre.

La deuxième est de profiter de tous les plaisirs possibles. Du plus petit au plus grand. Aujourd'hui, j'ai trouvé amusant que mon réveil se déclenche pile au moment où le présentateur commençait son journal, j'ai pris le temps de siroter un thé en écrivant dans mon carnet (c'est fou ce qu'on gagne comme temps en zappant le p'tit dej), j'ai profité du seul rayon de presque soleil de la journée en prenant le temps de l'apprécier, j'ai pris le temps de copier une jolie citation sur le récapitulatif de Mr Patron, j'ai appelé une amie pour la remercier, je me suis lu un texte à haute voix tellement je le trouvais beau, je prends le temps d'écouter de la musique et d'éteindre la tv, d'être heureuse de voir Mon Précieux heureux et de constater son bonheur sans jalousie ...

Et puis il y a aussi, les plaisirs qu'on nous fait. Parce qu'on compte aux yeux des autres et que si on ne prend pas le temps de s'en rendre compte, on passe à côté de choses formidables : j'ai reçu un compliment sur mon travail accompli et je l'ai accepté sans rougir, j'ai souri à un patient déficient mental qui a dit à sa maman "la dame elle est belle et elle est gentille, hein maman!", j'ai accepté l'invitation à dîner (déjeuner) de Delphine même si on n'avait que 3/4 d'heure, j'ai soutenu le regard et ai souri à chaque patient ou client qui en quittant le bureau en me souhaitant une bonne journée, et j'ai fini la journée en recevant un mail de Stéphane de façon tout à fait inattendue et j'ai lu des mots qui réchauffent le coeur sans même les avoir demandés.

Et voilà que la journée, même si au fond de moi pèse un chagrin incommensurable, passe de façon sereine.

Et voilà que le chagrin est plus supportable.

Même si.

Je crois qu'on doit décider de se relever. Se complaire dans son chagrin n'apportera rien. Geo ne viendra pas me dire "ah, tu es triste ... bon alors je reviens et je t'aime à nouveau". Je ne peux compter que sur moi-même. Mais il faut avoir la force de se le dire et de le faire. Je me souviens avoir hurlé que jamais je n'y arriverais et que c'était le dernier chagrin que j'aurais etc. Et me voilà un mois plus tard à penser le plus positivement possible.

Et voilà un moment de plus, à la relecture de cet article, où je peux sourire doucement.

Sourire et vivre.

Et m'endormir, avec mon Chat d'Alice.