Carrie a un voisin malade :-((((

J'écris cet article en tremblant, à l'affût du moindre bruit car ce soir, car mon voisin a encore fait des siennes.

Mon voisin est un crétin notoire qui est exhibitionniste et qui m'a prise comme cible privilégiée, moi qui dois passer par son palier pour monter à mon appartement.

Ca s'était déjà passé en mai, une succession d'événements navrants comprenant le "tombage" de serviette et "pardon chuis désolé, blabla". Je n'y avais pas trop apporté d'attention. Je croyais l'affaire classée.

Ce matin, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres un faire-part de naissance (avec l'adresse de la liste de naissance...) venant de ce crétin et de sa femme. Parce qu'ils se reproduisent ... et Célia est née hier. Célia, c'est bien plus joli que Dylan, ceci-dit.

Ce soir, je rentre chez moi à 21 heures. Et, profitant que sa femme est à la maternité, ce fou s'est montré devant moi complètement à poil en ayant l'air désolé ... mais pas du tout pressé de se cacher ou de venir fermer la porte.

Ayant les nerfs à fleur de peau, j'ai littéralement éclaté et lui ai sorti en vrac qu'il était complètement malade, que je voulais plus jamais croiser son regard, qu'il ferait mieux de s'occuper de ses gosses et que ça lui apporterait bien plus (Dylan, quoi ...) et que s'il croyait que ça m'excite, il se trompait (et j'ai vraiment crié fort espérant attirer l'attention du proprio de l'immeuble, qui vit au r-d-c).

Puis, j'ai couru chez moi. Tremblant de tous mes membres, je ferme la porte à quintuple tour et me réfugie dans ma chambre en éclatant en sanglots (ça faisait longtemps -_- ). J'y reste un quart d'heure sans savoir quoi faire. Mais la panique montait, je le voyais venir toquer à la porte à plusieurs reprises comme il l'avait fait en mai.

Sauf qu'en mai, je n'étais pas seule, il y avait Geo.

J'ai d'ailleurs, par réflexe, composé son numéro. Avant de raccrocher, bien sûr.

C'est de lui dont j'avais besoin. Je me sentais protégée.

Alors, la panique grandissant encore, j'ai appelé mon propriétaire. Ce con m'a répondu qu'il irait lui parler demain, "mais pas ce soir parce qu'il est tard". Je lui fais remarquer que j'habite seule, qu'il est le seul homme de l'immeuble, qu'il doit aussi faire régner l'ordre mais rien n'y fait.

Seule ...

Je recompose le numéro de Geo. Je reraccroche.

J'appelle mon père qui apppelle un de ses amis de la Police qui reconnaît là un cas classique d'exhibitionnisme et conseille d'aller de suite porter plainte.

Il est presque 22 heures et je me vois mal aller me plaindre d'avoir vu le zizi poilu de mon voisin du dessous.

J'envoie à Geo un mail banal concernant la liste des choses à se rendre (et chaque mail est déchirant, et il a un ton si détaché ...). Je n'ose pas lui parler de ça parce que ... il n'y peut plus rien et que son rôle protecteur ne changera rien à rien.

Mon père arrive et m'oblige à aller porter plainte. Je suis morte de trouille et de honte. Je pleurniche dans le hall d'attente (commissariat vide, plainte déposée en 10 minutes).

Le policier, le gars le plus mou du monde, n'en a rien à foutre de mon histoire. Il prend des notes, note mal mon nom que je viens d'épeler, et me dit de revenir lundi et d'en parler à l'agent de quartier. C'est là que j'ai explosé, en larmes, que sa femme était à la maternité, que mon proprio était un gros glandu et que moi je suis seule, honnête et terrorisée chez moi.

Ah, j'ai obtenu la venue d'une patrouille chez moi !

Quand on est revenus, ils nous attendaient devant la porte, sont montés chez lui, lui ont parlé et sont partis. J'ai juste entendu en sortant "Merci et bonne soirée!"

Merci et bonne soirée ??? Mais qu'est-ce qu'il a été leur raconter ??? Il les remercie ??? Il a été dire que je prends mes désirs pour une réalité ???

Et les policiers sont partis, sans rien me dire.

Mon père est resté un peu et a pu constater que depuis bientôt trois semaines je ne vis plus. Que mon frigo puait la mort, que je ne mange pas, que je ne fais que boire (pas "boire", juste boire), que je dors dans le salon, et que ça fait trois semaines que je ne fais plus de vaisselle ... et que je bois plusieurs jours dans le même verre. Et que l'appart' devient crade, aussi.

Mais je n'ai plus le goût de m'occuper des choses.



Toujours est-il que mon père est parti. Que je suis seule et morte de peur à l'idée qu'un maniaque sexuel entre chez moi.

Mon grand couteau à pain est sur le meuble de l'entrée.

Et sans Geo pour me défendre, je suis toute petite.

:-(